assistante maternelle
christelle bonnefous
le plaisir de grandir

Favoriser le jeu libre

Le jeu libre

Le jeu libre, sans consigne, autogéré, spontané et dont le seul but est de prendre du plaisir vient à l’enfant dès son plus jeune âge.

D’abord jouer avec son corps, puis petit à petit faire des construction, jouer à « papa et maman », danser… Faire semblant revient pour l’enfant à mettre en scène sa vie réelle. Dans le jeu, il exprime ses émotions, ses ressentis, il y donne du sens : en quelques sorte il les apprivoise.

Cet éveil est soutenu et étayé par la présence ajustée, encourageante et bienveillante de l’adulte.

Retrouver le contrôle et développer l’empathie

Un enfant qui grandit est confronté à toute une série d’évènement sur lesquels il n’a pas de prise. En rejouant ces situations, l’enfant prend la maitrise des choses qui lui échappent, décide de ce qui arrive.

En changeant de rôles au gré des jeux, l’enfant expérimente d’autres places, ressent d’autres émotions, vit les évènements sous une autre perspective et des angles différents. Il explore par là la diversité émotionnelle, s’essaye dans différentes postures qui l’ouvrent à une vision plurielle du monde. Elles étoffent petit à petit sa capacité d’empathie et la reconnaissance de l’autre comme différent de lui.

Jouer en groupe

Tout petits, les enfants jouent seuls, puis peu à peu, les uns à côté des autres sans réelles interactions. En grandissant, ils commencent à construire des jeux ensemble. Ils imaginent des histoires, créent des espaces d’illusions communs dans lesquels ils se répartissent les rôles, suivent une trame… Pour que la magie opère, tous les joueurs doivent accepter l’espace de jeu imaginé ensemble.

Ces jeux collectifs permettent de se raconter encore et encore les événements vécus comme étant angoissants, ils agissent comme de véritables catharsis. Les enfants y expriment leurs angoisses communes. Ces peurs sont extériorisées, défoulées, métabolisées.

La présence d’adultes bienveillants et contenants est alors essentielle. Ils délimitent le cadre du jeu libre. Pour qu’il y ait du jeu, on respecte l’autre dans son intégrité physique, émotionnelle, psychique, on crée un espace d’altérité dans lequel chacun se sent libre d’arrêter le jeu et on ne se met pas en danger…sinon ça n’est plus du jeu.

Et les adultes dans tout ça ?

Petits, les enfants ont besoin de la présence de l’adulte à proximité. Cette présence rassurante et respectueuse offre à l’enfant le cadre pour une plongée dans son monde imaginaire. Parfois, l’adulte sera sollicité comme un partenaire, parfois comme spectateur ou support au jeu (en créant du matériel…), et à d’autres moments comme simple présence… à distance.

En grandissant, l’enfant a besoin de plus en plus de moments qui échappent aux regards des adultes pour être soi et jouer librement. Une « caverne » sous la couette, un coin du jardin, une cabane improvisée avec les draps, une simple feuille… délimitent l’espace où personne ne regarde ni n’entend ce qu’il fait. C’est uniquement à ce prix qu’il va pouvoir mettre et dire tout ce qu’il veut dans son jeu.

Les adultes sont les gardiens du temps et de l’espace : « Il te reste 5 minutes et puis on passe à table », «tu peux aller jusque-là, mais pas plus loin »… L’adulte encourage le jeu en laissant des plages horaires pour ne rien faire.

Jouer aide à grandir.

En quoi le jeu libre soutient le développement de l’enfant

La tendance actuelle à normer les activités en fonction de l’âge des enfants a tendance à placer les activités libres au second plan. Or, l’expérience libre permet à l’enfant de se construire à son rythme, de devenir le créateur de ses exploration et expérimentation.

La place de l’adulte dans le jeu libre de l’enfant

Par définition le jeu libre est libre. C’est l’enfant qui décide ce qu’il y met, ce qu’il y faut sans intervention de la part des adultes, sauf si l’enfant l’y invite. Toutefois, les enfants petits ont besoin de la présence rassurante, contenante d’un adulte à proximité pour se sentir suffisamment en sécurité pour jouer.

Plus ils grandissent, moins cette présence physique proche est nécessaire. Au fur et à mesure, leur besoin d’intimité grandit.

Attention laisser les enfants en jeux librement choisis ne veut pas dire ne rien faire. Votre regard est fondamental, il impulse la confiance.

L’enfant apprend par le jeu. Tout est jeu, tout est enthousiasme. L’enfant apprend en jouant librement dans un lieu que vous avez structuré, organisé, pensé et sous votre regard attentif, émerveillé

Christelle Bonnefous

Assistante maternelle Colomiers

Le plaisir de grandir